Paysages miniers autour de Noyelles
Notice
Après la découverte en vue aérienne du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, Mlle Langlot-Lemaître présente les paysages autour de Noyelles-sous-Lens. Elle explique les origines du nom "Noyelles" qui vient certainement des marécages qui existaient dans cette région. Elle se souvient du temps où le puits du 21/22 à Harnes, étaient sur le même plan que Noyelles. On constate aujourd'hui que le village s'est affaissé en raison de l'activité minière et des terrains marécageux.
Éclairage
Cet extrait est partagé en deux parties, reliées par un même commentaire appuyé sur l'interview d'une habitante de Noyelles-sous-Lens, Melle Langlot-Lemaître. La première partie présente des paysages aériens d'une grande variété autour de Lens ; la seconde est basée sur des images au sol présentant Noyelles-sous-Lens et les alentours.
Après une présentation cartographique quelque peu approximative, l'extrait débute sur un discours qui retrace l'évolution démographique, territoriale et paysagère du Bassin minier, illustré par une série de vues particulièrement représentatives de la diversité du paysage du bassin durant les années 1970 :
- les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle, autour de la fosse n°11 de Lens et de la cité Saint-Albert, cité pavillonnaire construite durant l'entre-deux-guerres sur la commune de Liévin ; l'ensemble fait partie de la zone inscrite au patrimoine mondial par l'Unesco ;
- la Grande Résidence de Lens est un grand ensemble construit rapidement à la fin des années 1960. Elle illustre le caractère plus urbain de Lens par rapport à ses voisines plus exclusivement minières et industrielles. Une dizaine de tours et de blocs de ce dense ensemble de collectifs a été détruite à partir de 2007, dans le cadre de la rénovation urbaine des quartiers sensibles ;
- les vues suivantes, en montrant d'abord le contact entre le bassin et l'environnement rural et agricole proche, rappellent le contexte agricole dans lequel se sont développées l'extraction houillère et l'industrie dans le Bassin. On reconnaît, le long de la Scarpe canalisée, le marais des Places sur les communes de Rœux et Fampoux ;
- le cœur urbain d'Arras, ville pré-minière qui rappelle l'ancienneté du caractère urbain de la région ;
- le canal à grand gabarit de Dérivation de la Scarpe qui mène au port de Douai, en restructuration par la construction de collectifs au moment du reportage.
La seconde partie de l'extrait est appuyée sur des images au sol de Noyelles et des environs. Le reportage insiste sur le substrat agricole et rural du pays minier, avec un champ de blé et l'église de Noyelles, reconstruite en 1925-1926 après les destructions massives de la Première Guerre mondiale. Les vues saisissantes de l'église sur fond du terril de la fosse n° 23 de Courrières à Noyelles illustrent ce passage de l'agricole au minier. Cet impressionnant terril est aujourd'hui largement arasé en raison de son exploitation comme carrière de résidus zincifères traités par Recytech SA, usine installée à l'Est du terril sur la commune de Fouquières-lès-Lens.
Les vues suivantes, essentiellement prises à partir des bords du canal de Lens à la Deûle, insistent sur le caractère humide de cette région basse et anciennement marécageuse, où les villages avaient été implantés sur des affleurements calcaires pour éviter les inondations. Les vues montrent des étangs à proximité du canal et l'A21, la "rocade minière", fraîchement construite (1971) qui serpente entre le terril déjà cité de la fosse n°23 et le terril de la fosse 6-14 de Fouquières et son lavoir.
Les images présentées ajoutent des éléments industriels au paysage minier, avec l'usine chimique Kuhlmann de Harnes, construite en 1927 aux côtés du chevalement et du terril de la fosse n°21-22 de Courrières à Harnes. Ces éléments sont pris par l'interviewée comme des points de repère pour signaler les affaissements miniers affectant Noyelles. Si la fosse ferme dès 1977, l'ensemble industriel tubulaire, repris dans les années 1980 par ExxonMobil sous le nom de Noroxo, ferme en 2004 après une affaire de pollution à la légionellose dont elle a été reconnue comme responsable. L'usine est démantelée en 2009-2010 et forme une vaste friche nue. De l'ensemble, seul le terril subsiste, inclus dans le périmètre inscrit au patrimoine mondial par l'Unesco.
La dernière vue, prise autour du pont sur le canal de Lens à la Deûle, reliant Noyelles à Loison-sous-Lens, montre une dernière fois l'ensemble industrialo-minier de Harnes déjà évoqué et finit sur une vue montrant le pont et, encore une fois, l'impressionnant terril de la fosse n°23.